Les potagers
- 23 juil. 2018
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Au tout début du projet, nous sommes arrivé(e)s en ne sachant pas exactement combien de potagers nous allions faire. Nous avons vite découvert que le partenaire avait de belles ambitions pour nous puisque nous nous sommes fait confier la responsabilité de quatre écoles et donc de quatre jardins. À l’école primaire de Pacarán, le potager est constitué de plusieurs boîtes installées dans un lieu fermé au fond de la cour d’école. À notre arrivée, les potagers étaient déjà en partie implantés à la prématernelle, de même qu’à l’école secondaire de Zuñiga, et la terre était prête pour le semis.
L’agronome responsable du projet, Elizabeth, nous a présenté le terrain de l’école secondaire de Pacarán où nous devions instaurer le potager biologique. Notre premier problème fut de parvenir à rejoindre l’homme qui devait venir préparer le sol avec son cheval. Après quelques jours d’attente, nous avons retroussé nos manches et avons attaqué le travail du sol avec ardeur. Une fois que ce fut fait, nous avons pu semer une grande diversité de plantes telles que des carottes, épinards, bette à cardes, betteraves, laitues, radis, tagètes, soucis et quelques autres. Nous avons aussi transplanté des tomates, du persil, du chou rouge, du chou-fleur, du brocoli et du céleri, les plants ayant été préparés par Elizabeth avant notre arrivée. Tous les légumes récoltés servent et continueront de servir à des activités d’enseignement (par exemple sur la saine alimentation) ou à donner aux familles des élèves. Les surplus seront vendus pour acheter du matériel pour les écoles.
Nous avons aussi pu observer de nombreuses différences entre les techniques de culture du Pérou et celles du Québec, notamment au niveau de l’arrosage. Par exemple, dans les potagers au Pérou, l’irrigation est presque toujours faite par inondation puisque le sol est très pauvre en matière organique et que l’eau n’est pas toujours disponible, tandis qu’au Québec, l’irrigation se fait par aspersion ou par goutte-à-goutte en raison des précipitations plus fréquentes. Autre différence qu’il nous a été possible de constater : les plantes sont semées entre les buttes plutôt que sur les buttes, tel que nous le connaissons au Québec. Celles-ci permettent de réchauffer le sol, mais puisque Pacarán est situé dans une région désertique et chaude, cela n’est pas jugé nécessaire. Enfin, un autre élément qui diffère de nos techniques québécoises est le fait que le travail du sol se réalise avec un soc attaché à un cheval tandis que nous l’effectuons généralement avec de la machinerie (rotoculteur, motoculteur, etc.).
En ce qui a trait aux difficultés rencontrées, nous avons installé un paillis organique (fait de feuilles de cannes à sucre séchées et de feuilles de prêle) sur quelques planches du jardin de la prématernelle pour essayer de pallier la sécheresse et au manque d’eau occasionnel. Il s’agit en effet de problèmes récurrents dans cette région très sèche du Pérou. D’ailleurs, la responsabilité de l’arrosage est partagée entre les écoles et nous. En raison de l’horaire très chargé des deux parties et considérant la faiblesse des précipitations (il n’a plu qu’une seule fois depuis notre arrivée), l’arrosage fut insuffisant, ce qui a affecté la germination et la croissance des végétaux. Le problème fut toutefois rapidement résolu. Nous avons réservé un moment dans notre horaire à l’entretien des jardins et avons proposé l’idée au personnel scolaire d’inciter la prise en charge de cette responsabilité par les élèves, non seulement pour la durée de notre séjour, mais également pour les années à venir, dans une perspective de pérennité.
Nous avons ensuite été confronté(e)s à des insectes nocifs tels que des pucerons, et ce, dans tous les jardins, de même que des aleurodes (mouches blanches), cette fois-ci dans les bacs de l’école primaire. L’infestation commençait à restreindre la croissance des plantes, donc nous avons vaporisé un traitement biologique à base de Beauvaria sp (un champignon qui tue les ravageurs visés). Ce traitement fut un succès partiel à la prématernelle et s’est révélé inefficace à l’école secondaire de Pacarán. Un nouveau traitement à base de soufre et de chaux sera appliqué prochainement. Somme toute, la majorité des jardins se portent bien et nous pourrons bientôt espérer une belle récolte!
David
Je vous félicites l'équipe de Quérou pour votre beau travail de sensibilisation, il ne faut pas oublier que les gens que vous sensibilisez, l'enseigneront à une autres personnes. BRAVO pour votre travail.